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5 conseils pour bien communiquer : accompagner les processus d’apprentissage individuel ou en groupe

1) Prendre le temps d’écouter


En formation à la Communication Non Violente (théorie de Marshall Rosenberg), on s’entraine à donner et recevoir une écoute empathique. Pour cela, en binôme, une personne raconte une histoire et l’autre doit se concentrer uniquement sur l’écoute, essayer de bien comprendre ce qu'il/ elle entend. On peut mettre en place plusieurs phases d’exercices avec une première écoute silencieuse et une deuxième où l’écoutant reformule ce que le locuteur rapporte. La reformulation permet de faire valider auprès de celui qui parle que nous comprenons bien ce qu’il/elle nous confie.


Cet exercice permet d’expérimenter l’écoute dans toute sa puissance de relation. Souvent dans les groupes que j’accompagne, je remarque que chacun parle pour soi, que deux personnes peuvent dire la même chose sans s’en rendre compte. La qualité d’écoute est basse car, chacun se concentre pour préparer une réponse, comparer les propos rapportés à sa propre situation ou se positionner en opposition. Il y a peu de temps de silence.

J’observe alors des échanges tel que :

  • Zoé raconte qu’hier elle a été cambriolé… »

  • Arthur répond qu’il a aussi été cambriolé il y a 4 mois et que c’était extrêmement difficile.

  • Pail ajoute que ses grands-parents ont été cambriolé et qu’ensuite ils n’arrivaient pas à dormir.


Prendre le temps de s’écouter c’est faire l’effort d’être totalement concentré sur ce que dit son interlocuteur sans préparer sa propre contribution. Souvent, quand quelqu’un a un problème, on aimerait lui trouver une solution car ça fait mal de voir les gens qui nous entourent souffrir mais peut-être aussi parce que ça fait du bien de se sentir valorisé grâce à l'aide que l’on peut apporter.

Ce que je remarque en formation c’est que même en tant que professeur, coach, facilitateur ou tuteur on n’a pas toujours de réponse à apporter aux interrogations des stagiaires et que c’est important de savoir dire aussi qu'on ne sait pas.

Souvent quand j’organise des débriefing, des évaluations ou des partages d’expériences, les participants expriment des doutes, des interrogations. A partir du moment où ils ne les prononcent pas sous forme de question, je considère qu’ils n’ont pas envie que j’essaye de leur apporter une réponse. J’accueille donc leur contribution, en les remerciant simplement de l’avoir partagé et je crois que c’est ce dont ils ont besoin.


2) Co-construire par le dialogue


Les Français sont connus pour être des passionnés de débat. Je vois autour de moi ou pendant les débriefings en formation, beaucoup de gens échanger selon un mode d’opposition :

  • Zoé propose une idée pour améliorer la réunion d’équipe hebdomadaire

  • Arthur prend la parole en disant : « Moi je ne suis pas d’accord parce que… »

  • Paul dit que Zoé a raison parce que…


Si on revient aux finalités de l’échange, le dialogue ou la discussion devraient permettre de s’enrichir de l’apport de l'autre pour co-construire une solution ensemble qui sera plus globale que celle qu’on aurait pu imaginer seule. Le dialogue peut aussi être simplement un moment où on s’apporte mutuellement du réconfort, de l’écoute, de l’empathie ou même du courage, de l’énergie, de l’amour…


Si on prend la première finalité, co-construire, avoir une vision d’un problème plus globale, on devrait pouvoir rebondir sur les apports de chacun en soulignant ce qui est intéressant d’abord plutôt que de manifester une opposition systématique. Parfois, je me rends compte que deux participants s’opposent dans un débats alors qu’ils disent la même chose avec des termes différents.


L'image a été réalisé par le projet d'accompagnement par la créativité : www.propulsio.com

Pour palier à ces biais de la communication, je propose des temps d’échange dans mes formations sous des formes alternatives (débat-pétale, débat-mouvant, arbre à palabre, tour de table à l’aide d’une balle ou d’un bâton de parole, gouvernance par consentement…). (1) A chaque fois, j’invite les participants à parler en « je », à ne pas faire de généralités avec le fameux « on », à parler pour eux sans chercher à convaincre les autres et je souligne qu’ils ont le droit de ne pas être d’accord, que nous ne cherchons pas à trouver la meilleure solution.


3) Permettre à chacun d’être soi-même


Lors de ma dernière formation de formateur la première chose que les participants soulignaient comme prérequis de l’enseignant-formateur était d’être un expert de sa matière, d’en savoir plus que les élèves. Pour moi, la première mission du formateur est d’être porteur d’un cadre sécurisant pour les participant, cadre qui permettra ensuite à chacun de révéler sa personnalité et de contribuer à l’enrichissement du groupe.


Pour cela la première étape est d’accueillir chaque contribution des stagiaires, de prendre le temps de les écouter et de se mettre aussi en position d’apprenant. Une question n’est pas énoncée pour déstabiliser l’orateur mais c’est une opportunité, un cadeau pour permettre à celui-ci de préciser sa pensée.



En formation, on a souvent des idéaux-types de participants : celui qui est inarrêtable, qui parle sans conscience de l’espace de parole de chacun dans le groupe, celui qui est un peu rebelle ou agressif, celui qui est très timide…

La mission du formateur c’est d’abord de co-construire des règles avec le groupe qui leur permette de s’exprimer tout en respectant les autres mais aussi d’accueillir chaque individualité. Pour une formation courte, j’explique en introduction aux participants quelles seront mes missions et je les invite à m’accompagner dans celles-ci : par exemple pour être garant du timing afin qu’on ne finisse pas en retard. Pour une formation longue, en général, je prends le temps de rédiger une charte avec les participants pour voir ce qui est important pour eux.


Ce système permet aussi de se décentrer des critiques des stagiaires. Parfois, la formation ne correspond pas aux attentes des participants ou quelqu’un arrive en colère car il/elle a des problèmes personnels ou a été forcé de s’inscrire à la formation. Poser un cadre ensemble va permettre d’accueillir chacun comme il est sans le prendre personnellement. Une météo des émotions en début de journée permet à chacun de déposer son humeur au centre du cercle, d’être écouté dans ses difficultés. Un tour des attentes en début de formation permet aux participants de déposer leurs craintes et leur doutes…


4) Donner du sens aux temps collectifs


Prendre le temps de verbaliser les objectifs en début de formation permet d’anticiper les questions des pragmatiques : « Pourquoi fait-on ça » et de placer les sessions de travail dans un cadre logique. Souvent les enfants se plaignent de ne pas comprendre à quoi vont leur servir les mathématiques ou le latin et ils ne se satisfont pas de la réponse adulte : « parce que ça te servira dans le futur ». Et ils ont bien raison ! Pour mémoriser, il faut donner du sens aux informations ; on retient bien mieux une histoire qu’une leçon organisée sous forme chronologique.



Cela demande aux facilitateurs de se demander pourquoi réunit-on ce groupe. Est ce indispensable ? et en quoi le présentiel est-il plus efficace que le numérique ? Emmener les apprenants dans un chemin de réalisation d’objectifs c’est leur montrer par quelles étapes ils passent pour y arriver et surtout pourquoi on fait ça, quel sens on met à cette réunion.


Que ce soit pour une réunion, une formation ou n’importe quel temps collectif, verbaliser les objectifs au début puis prendre le temps de les évaluer et d’en ajouter si besoin contribue beaucoup à l’ancrage des apprentissages mais aussi à la concentration des apprenants.


5) Avoir le temps de se questionner avant de recevoir les réponses


Comme disait le philosophe Johnny Halliday, il n’y a rien de plus précieux que « l’envie d’avoir envie ». Pour mettre du cœur à l’ouvrage, s’impliquer, c’est important d’abord d’avoir eu le temps de s’interroger soi-même sur la problématique que nous allons traiter ensemble.


Avant de commencer un temps de transmission, je propose donc de laisser les stagiaires s’interroger (de manière individuelle, en binôme ou en groupe), d’essayer de trouver des réponses par eux-mêmes, de s’intéresser à la vision de leur pairs. Dans de nombreux contextes, je réorganise simplement ce qui a été dit mais en mettant en commun leur savoir, les stagiaires arrivent à formaliser parfois même plus que ce que j’avais préparé. Trouver par soi-même, être dans une dynamique de recherche est bien plus capacitant que de recevoir de manière passive un savoir extérieur.


Il n’y a pas de recette magique ni une seule voie pour transmettre mais je pense que ça vaut la peine de s’interroger après avoir préparé un cours, sur ces différents points à utiliser comme grille de réflexion pour prendre du recul sur sa pratique.


Dans cette article, je voulais parler des leviers de communication plutôt que des activités donc je les ai abordées rapidement mais si vous voulez en savoir plus sur comment actionner un levier ou un autre, je vous encourage à commenter ce post avec vos propres problématiques de formation.


(1) L'image a été réalisé par le projet d'accompagnement par la créativité : www.propulsio.com

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