top of page

Engager les participants et co-construire

Deuxième étape de notre cycle d’articles pour favoriser le développement des compétences transversales de vos participants.

Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur 5 méthodes concrètes qui s’adaptent à vos objectifs pour faire plancher vos groupes ensemble sur les problématiques que vous abordez. L’idée est de trouver une manière de créer un espace d’apprentissage co-construit avec vos stagiaires.


J’ai choisi des méthodes qui s’adaptent à différents contextes mais il y a toujours des particularités dans votre réalité donc à vous ensuite de construire l’activité clef de votre formation.



1) Le Word café


Cet outil légendaire de l’intelligence collective est particulièrement utile quand vous avez plusieurs sujets (si possible en lien les uns avec les autres) à traiter dans un même espace de formation et que vous avez besoin que vos participants éclaircissent d’abord leur propre connaissance sur la question en tirant des éléments de leur expérience.


En pratique, vous disposez votre salle en petits groupes de chaises autour d’une table sur laquelle a été déposée une feuille de paperboard. Sur chaque feuille, est inscris le nom de la thématique. Dans le cadre d’une formation à laquelle j’ai participé en Allemagne l’année dernière, les formateurs nous avaient proposé cette activité comme outil d’évaluation, avec des questions comme : « Qu’est ce que vous avez appris dans vos relations avec le groupe ? », « Qu’est ce que vous avez appris dans les moments formels de transmission ? » », « Selon vous, comment pourrez-vous utiliser ces nouvelles connaissances dans le futur ? »…


L’idée est de former des groupes de participants qui se concertent d’abord sur une thématique et écrivent directement sur le paper-board leur réponse à la question. Chaque groupe se déplace ensuite d’une table à l’autre vers la droite et se concentre sur une nouvelle thématique. La consigne est de ne pas ré écrire ce qui a déjà été marqué. Chaque groupe tourne sur toutes les thématiques.


Le dernier groupe qui arrive sur une thématique, est chargé de faire une synthèse de tout ce qui a été écris sans nécessairement être d’accord. On peut finir sur un temps de présentation à l’oral ou par une exposition des contributions sur les murs.


2) Les 3 commentateurs


On me pose souvent la question du comment faire participer le public lorsqu’on est dépendant d’un format top-down, par un intervenant extérieur par exemple. Par expérience, dans les conférences où je me suis rendue, j’ai l’impression que très souvent même les interventions qui sont présentées comme « débat » ou « échange avec la salle » se résument à un moment où les personnes invitées exposent leur savoir, puis elles demandent qui veut poser des questions à une salle passive. Commence souvent une parade d’egos où les personnes qui interviennent ne souhaitent pas forcément poser une question mais surtout montrer qu’elles connaissent le sujet et qu’elles en savent plus que ceux qui parlent, les autres vissés sur leur chaise sont un peu perdus dans ce qui est dit car ils n’ont pas eu le temps de s’approprier ce qui a été partagé et ne sont pas forcément expert du sujet.


Une des manières très pratique pour débloquer la parole constructive dans la salle est une méthode en petits groupes de 3. Avant même d’accueillir l’intervention extérieure, on peut proposer au public de se constituer en groupes avec leur voisin de gauche et de droite et de mettre à plat ce qu’ils connaissent de la problématique/ pourquoi ils sont présents à cette occasion. Cela facilite aussi le réseautage pour ceux qui sont venus pour rencontrer leur pair. Ensuite on limite l’intervention à un temps d’écoute raisonnable, je dirai pas plus de 30 minutes mais c’est à vous de voir. A la fin de la période de transmission, on propose aux groupes de se reformer et de discuter avec leur collègue de l’intervention, de ce qui les a marqué, des possibles questions qu’ils se posent ou des commentaires qui peuvent avoir émergés. A la fin de cette concertation, chaque petit groupe doit pouvoir partager une question ou un commentaire pour échanger avec l’intervenant et s’approprier ce qui a été dit.


3) Classe inversée


L’idée est de proposer à un groupe d’élève, de se saisir d’un point de cours et de le présenter aux autres à votre place. Vous pouvez le faire pour introduire un nouveau concept mais aussi pour faire le résumé du cours précédent, comme outil de réactivation en début de cours par exemple. Je vous renvoie à l’article de ma collègue Hélène Weber sur le sujet, je trouve qu’elle revient très bien sur les intérêts et les limites de cette méthode : http://donnezdusens.fr/technique-pedagogique-la-classe-inversee/


Pour moi, les avantages sont doubles :


- cela permet aux participants de ne pas entendre toujours votre voix, de voir le cours présenté à la lumière de cerveaux qui sont dans le même processus d’apprentissage qu’eux, qui se sont confrontés aux mêmes difficultés et qui peuvent être plus pédagogues.

- cela permet au groupe qui présente de développer des compétences transversales nouvelles tel que la prise de parole en public, la créativité pédagogique, la capacité de travailler en équipe…


Je vous encourage à insister sur le fait qu’ils sont libres de la forme qu’ils choisissent pour présenter. Souvent, les élèves proposent un PowerPoint avec une explication orale dure à suivre alors que ce sont les premiers à insister pour avoir plus de cours participatifs. Prévenez les que vous êtes ouvert à toutes les formes de présentation et que leur objectif est de transmettre, c’est à dire capter l’attention/ donner envie.


4) Le débat pétale


Pour terminer cet article, je vous propose deux formes de débats extrêmement utiles pour recueillir le point de vue des participants et les aider à se forger une opinion sur un sujet. Le débat pétale se prête particulièrement bien à un contexte de mise en commun de difficultés pour mutualiser des solutions. On place des ilots de chaises dans les 4 coins de la salle. Au centre 4 chaises, une par groupe. Si vous voulez constituer plus d’équipe, il faudra aussi ajouter des chaises au centre. Cette configuration ressemble à une fleur avec son cœur au centre et les pétales autour.


Vous proposez à vos participants un certain nombre de sujet ; pour chacun d’eux, ils auront 10 minutes de concertation en équipe et 10 minutes de débat en commun. Pendant le débat en équipe, ils doivent réfléchir à toutes les solutions possibles aux problèmes, en proposant les idées les plus concrètes possibles. Ils doivent aussi désigner un ambassadeur qui parlera pour eux à l’occasion du débat commun et écrire deux mots clefs sur des étiquettes. A la fin de chaque tour, le facilitateur récolte les étiquettes pour les coller sur un paper-board récapitulatif de la thématique et invite les ambassadeurs au centre.

Ceux-ci ont ensuite 10 minutes pour s’organiser à leur manière afin de dire l’essentiel de ce qui a été partagé dans leur groupe. Il n’est pas utile qu’ils répètent ce qui a déjà été dit par un autre ambassadeur. Cette mutualisation au centre est un exercice de synthèse, de co-construction et d’auto-gestion pour les ambassadeurs et un exercice d’écoute pour les équipes.


Si vous êtes 2, l’idéal, est qu’un deuxième facilitateur fasse une synthèse visuelle en live-sketching de ce qui est en train de se rapporter au centre et un petit récapitulatif final après la fin du débat.


Image réalisée par Estelle Crochu de http://www.atout-diversite.eu/


Chaque thème est donc abordé pendant 20 minutes et ensuite pour chaque nouvelle thématique, on encourage les équipes à désigner un nouvel ambassadeur.


5) Le débat mouvant


Le débat mouvant est un exercice de prise de parole et d’ancrage dans l’espace. Je l’utilise par exemple dans mes formations de formateurs après avoir introduis les différentes postures de transmission. Je les dépose sur un carton à différents endroits de la salle et je pose des questions aux participants telles que : « Où vous vous situiez au début de votre pratique d’enseignant ? » Chaque participant se place dans l’espace en fonction de la posture avec laquelle il se sent le plus proche puis un moment d’échange volontaire s’ensuit. On peut poser différentes questions à la suite et inviter les participants à manifester dans le mouvement leur accord avec ce qui est dit par quelqu’un d’autre, via un aller-retour vers la personne qui parle par exemple.


Cet outil peut aussi être utilisé comme exercice de débat auquel on peut répondre « oui » ou « non ». Dans le cadre de mes séminaires avec les volontaires européens, on pose souvent des questions autour de la notion d'appartenance à l'Union europénne : « Est ce que vous vous sentez citoyen européen ? » A vous de choisir si le doute est possible ou si vous obligez chacun à se positionner. L’idée est que quand quelqu’un parle, c’est lui qui a le bâton de parole, il s’exprime en son nom et nous accueillons toutes les opinions avec curiosité. Le but n’étant pas de convaincre les autres mais d’enrichir sa connaissance du sujet à travers les différentes expériences de vie/ opinions.


Je suis toujours curieuse de vos utilisations de ces méthodes donc je vous encourage à partager vos propres expériences ou d’autres outils.


Prochain article sur comment favoriser l’écoute dans un groupe.

Posts à l'affiche
Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page