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Favoriser l’écoute dans un groupe

J’entends souvent que l’écoute fait partie des qualités naturelles dont une personne dispose ou ne dispose pas. Or, c’est un savoir-être inhérent au processus d’intelligence collective qui peut être un levier d’action ou un vrai handicap pour un groupe qui en manquerait. Comme toute compétence, l’écoute peut s’apprendre et se travailler. Dans cet article, je vous propose 5 activités pour permettre à vos participants d’expérimenter ce qu’est l’écoute active, de prendre du recul sur leur facilité / difficulté à écouter sans interrompre et de tirer tous les bénéfices de cette qualité au service du développement personnel et de la relation.


1) Parler sans être interrompu


Cet exercice peut-être utilisé comme activité de présentation et de prise de recul sur notre capacité à parler sans approbation/ à écouter sans interrompre.

On divise le groupe en binôme et on invite chacun à se présenter pendant 3 minutes. Le facilitateur a le rôle de gestionnaire du temps et peut sonner une cloche par exemple, pour inviter les participants à échanger leur rôle.


Pendant qu’une personne parle, son partenaire ne peut l’interrompre, ni exprimer son accord. Il doit rester silencieux, se concentrer pour essayer de bien écouter ce qui est prononcé sans pouvoir intervenir de quelque manière que ce soit.


Une fois que chaque binôme s’est présenté, vous pouvez faire un tour en grand groupe en demandant à chacun de dire quelques mots sur son partenaire ou passer directement au débriefing. C’est important de prendre le temps de demander aux participants dans quel rôle, ils se sont sentis le plus à l’aise, qu’est ce qui les a surpris et qu’est ce qu’ils en tirent comme piste d'amélioration pour le travail en groupe.


2) L’échange en miroir


Cet exercice est un dérivé un peu plus avancé de l’exercice précédent. Pour travailler l’écoute, les participants sont à nouveau en binôme (ou en trinôme). Une personne témoigne d’une expérience de vie. Dans un atelier d’introduction à la Communication Bienveillante que j’anime, je l’utilise en demandant aux participants de se relier à une expérience de joie qu’ils ont vécu ; je vous encourage à l’utiliser avec un sujet lié à votre formation surtout si vous intervenez dans le cadre de l’accompagnement de pros.

La personne en écoute active est en posture de réception et ne doit pas interrompre le témoin jusqu’au moment où celui-ci termine son histoire. Pour approfondir l’écoute donnée et apprendre à donner de l’empathie, l’écoutant est alors invité à reformuler avec ses mots ce qui a été dit. Si, vous avez opté pour des trinômes, la troisième personne peut-être présente comme garante du cadre et faire signe à l’écoutant s’il dérive vers des commentaires ou des conseils au lieu de se concentrer sur l’empathie à donner et la reformulation.


Cette activité est mieux valorisée avec un petit débriefing aussi où on demande à chacun comment les différents rôles ont été vécus et qu'est ce que ça leur apprend sur leur rapport à l'écoute, la communication...


3) Raconter une histoire en simultané


Pour faire expérimenter à vos participants les limites d’une écoute où on prépare en même temps ce qu’on va ajouter à la conversation, vous pouvez leur faire expérimenter cette activité.

Vous divisez votre groupe en binômes et ils doivent réfléchir à une histoire précise sur une thématique commune. A votre top, ils auront 3 minutes pour se raconter l’histoire en même temps et tenter de capter ce qui leur est raconté.

Ensuite on fait un tour des binômes pour vérifier ce qui a été retenu.


Cet exercice permet de souligner l’importance de l’écoute active mais aussi le rôle de la communication non-verbale car souvent on arrive à percevoir l’histoire de l’autre sans vraiment pouvoir l’écouter grâce au langage corporel par exemple.


Les deux dernières méthodes que je vous propose de pratiquer tirent leur bénéfice de l’écoute active. Il est donc difficile de les réaliser sans avoir permis aux participants d’expérimenter leur facilité / difficulté dans l’exercice d’écouter ou de parler avec l’un des exercices précédents.


4) Identifier ses besoins


Une des clefs de la Communication Non Violente de Marshall Rosenberg est la notion de besoin. Un besoin est une énergie vitale, universelle, qui n’est ni lié à une personne, ni lié à un contexte et qui n’est pas une stratégie.


Par exemple, si je veux aller au cinéma avec mon compagnon ce soir, c’est peut-être que j’ai besoin d’intimité avec lui ou que j’ai besoin d’évasion. S’il n’est pas d’accord pour sortir, je peux me mettre en colère contre lui ou identifier le besoin que j’essaye d’assouvir avec la stratégie « aller au cinéma ». En séparant ces deux composantes, on ouvre un espace de créativité pour grandir en qualité dans la relation avec soi-même et avec les autres. Si mon besoin était l’intimité avec mon compagnon, je peux alors lui proposer un diner en tête à tête, une soirée télé ou une promenade tant que la stratégie est au service du bon besoin.


L’exercice d’identifier ses besoins n’est pas toujours facile d’autant plus que nous confondons souvent notre besoin avec la stratégie que nous employons pour l’accomplir. Un exercice en miroir où une personne raconte une expérience (positive ou négative dans l’équipe dans laquelle elle évolue ou dans le contexte professionnelle de groupe par exemple) est un très bon levier pour donner l’opportunité au témoin d’essayer d’identifier ses besoins. L’écoutant, accompagne le locuteur dans l’identification des besoins. Pendant la reformulation, il fait de nouvelles suggestions et le locuteur replace le curseur en acquiesçant ou rejetant les propositions. C’est très aidant d’avoir une force de proposition en face pour faire ce travail et avancer dans le chemin de connaissance de soi.


5) Valoriser ses compétences


Avec le travail de valorisation des compétences, l’exercice en miroir est aussi fertile. L’idée cette fois-ci est d’aider quelqu’un à valoriser les savoirs, savoir-faire, savoir-être développés à l’occasion d’une expérience de formation/ professionnelle. Ce travail permet à vos participants de mieux connaitre leurs forces et de cibler leurs objectifs d’apprentissage de manière plus précise dans le futur.


Souvent, quand je fais faire cet exercice avec des chercheurs d’emplois ou des jeunes européens en volontariat, ceux-ci sont très surpris de toutes les compétences qu’ils ont développées au cours de leur dernière expérience passée par exemple. Un certain nombre de qualités mises en valeur pendant l’entretien leur semblaient naturelles avant de faire cet exercice soit parce qu’ils ont toujours disposées de celles-ci, soit parce qu’ils les ont développées sans s’en rendre compte.

Pendant cette activité j’encourage l’écoutant à poser aussi des questions d’éclaircissements pour pouvoir exemplifier les compétences par des situations précises (nombre de personnes, responsabilités, tâches accomplies…). Par exemple : "j'ai animé une formation professionnelle pour un groupe de 25 adultes pendant deux jours en m'occupant de l'ingénierie pédagogique et de la facilitation des activités" est plus impactant que j'ai la compétence facilitation.


Dans cet article, j’ai essayé de vous montrer comment faire porter l’attention des participants sur cette compétence essentielle qu’est l’écoute et quel est le type d’activité qu’on peut développer une fois cette compétence exacerbée. La maitrise de l’écoute n’est jamais totalement innée pour un groupe donc si vous voulez travaillez avec des processus d’intelligence collective, je vous recommande de passer au moins par un de ces exercices afin de donner toutes les chances à votre formation de réussir.


Prochain article sur comment réveiller l’esprit créatif de vos participants et je suis curieuse de vos applications des diverses activités donc je vous encourage à commenter les articles du site.

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