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La fin justifie les moyens ?

« Il est beau ton dessin ! »


Une expression commune qui porte un coup à la créativité mais aussi à la curiosité, la passion, la patience, tous ces savoir-être qu’on pourrait développer naturellement si on ne s’attachait pas à plaire, aux jugements des autres sur nos apprentissages, nos créations.


On peut accompagner l’apprentissage en questionnant quelqu’un sur les sentiments qu’il/elle ressent pendant son travail mais aussi sur son processus de création/ de recherche. Par quel chemin est-il/elle passé(e) ? Qu’est ce qui l’a poussé à s’intéresser à ça ?


Ce processus d’apprentissage permet de développer l’autonomie d’un enfant par exemple, sa capacité de chercheur. Si celui/celle-ci est demandeur, on peut lui enseigner des méthodes scientifiques pour multiplier l’impact de ses recherches. Cela lui permettra aussi de développer son sens critique, sa capacité de prendre de la distance sur ce qu’il/elle a appris. Enfin être maitre de son apprentissage et de sa capacité de choix permet de se relier à soi-même et de valoriser ses compétences puisqu’elles ne nous ont pas été imposées.




Si on transfère cette idée au monde du travail, on réplique exactement ce processus en s’intéressant souvent plus au résultat qu’au chemin à prendre pour parvenir à réaliser nos objectifs. En considérant ce chemin parmi une multitude d’autres routes, il y a toujours un choix dans la manière de faire qui impactera le résultat.


J’ai mis un certain temps à écrire cet article car j’ai d’abord été convaincu d’une toute puissance du chemin. C’est avec notre « comment » que nous nous définirons. Comment s’organise t-on pour réaliser cet événement par exemple ? De combien de personnes avons nous besoin ? Sous quelles conditions de rémunération ? D’horaires ? Combien de fois nous réunirons nous par semaine ? Qui décide ? Quels sont les périmètres de pouvoir ?


En réaction à une toute puissance du résultat, du « pourquoi » que j’ai vécu dans certaines organisations, j’ai pensé que la priorité était de se centrer sur un « comment » juste où chacun aurait sa place dans l’organisation, serait respecté, où les décisions seraient prises en collectivité tout en ayant une marge de manœuvre pour les souverainetés individuelles. J’ai pensé qu’en luttant pour avoir le « comment » le plus respectueux, on aurait forcément des résultats à leur lumière, que peu importait le « pourquoi ».



J'ai suivi le MOOC sur la « Gouvernance partagée » créé par l’Université du Nous. C’est un cours en ligne que je recommande car il permet vraiment de changer de paradigme, de ne pas se reposer sur ce qui nous semble logique dans nos processus de décision, de gouvernance ou même de faire ensemble. Grâce à ces nouveaux apprentissages j’ai enfin pu clarifier ma pensée. L’équilibre d’une organisation, c’est prendre en compte le résultat ET le chemin. Utiliser des méthodes de facilitation qui permettent de rendre les temps collectifs plus efficaces car plus participatifs, ajouter aux conglomérats de cerveau, la puissance de l’intelligence collective et neutraliser les conflits d’égo.


Deux exemples de méthodes qui permettent de combiner efficacité (résultat) et participation en toute bienveillance (chemin).


1) Le brainstorming (le chemin)


Cette méthode très utilisée aujourd’hui correspond à une phase quantitative de production d'idées au sein d'un processus de créativité. Elle vise à faire sortir tout ce qui passe par la tête des participants, même les idées les plus folles, de les encourager à sortir du cadre.


Pour pouvoir arriver à des solutions, cet outil nécessite d’être suivi par une phase qualitative (le résultat). Cette étape pourra constituer en un rappel de la problématique puis un travail en petits groupes et une présentation des solutions par exemple. Il est aussi possible d’inviter un membre du cercle à mettre au propre les idées qui sont sortis et à formaliser une proposition concrète qu’il présentera au groupe le jour suivant. Libre à vous de choisir la méthode la plus appropriée, l’important est de respecter l’équilibre entre phase quantitative et phase qualitative, chemin et résultat.


2) L’écoute en miroir


Pour le travail d’évaluation par exemple ou de prise de distance quel qu’il soit, j’encourage le groupe à se répartir en binômes pour jouer successivement le témoin et le miroir. Si on prend l’exemple de la valorisation d’une expérience en termes de compétences, la première personne raconte ce qu’il/ elle a vécu, les compétences qu’il/elle a développé et l’autre reformule, répète ce que le premier a dit pour l’aider à aller plus en profondeur dans la réflexion. Souvent pour réfléchir, on a simplement besoin d'être écouté par quelqu'un, sans qu'il/elle essaye de nous trouver des solutions. Le miroir peut aussi lui suggérer des pistes que le témoin n’avait pas envisagées.


Cet exercice permet de prendre soin du chemin en créant un espace privilégié entre les binômes, une possibilité de se confier, d’être authentique tout en créant une démultiplication des résultats. Deux cerveaux se penchent ensemble et se complètent pour mieux comprendre une expérience et dégager la perspective compétence par exemple.


Une fois qu’on a en tête que chemin et résultat sont compatibles et qu’ils existent mille méthodes pour leur permettre de cohabiter, le faire-ensemble ne devient plus une difficulté mais une source de richesse et de surprise, d’inspiration et d’efficacité.


Si vous vous interrogez encore sur comment allier « chemin » et « résultat » dans certain de vos temps collectifs, je vous encourage à soumettre vos problématiques en commentaires, j’y répondrai avec plaisir !


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